Emma, la « sœur-cousine blanche » de Betty tend un miroir déformant au récit d’un passé esclavagiste, interrogeant les rapports de force qui en découlent. Folly, percussionniste et chanteur, s’appuie sur la tradition du Bénin, du Togo et du Ghana pour faire resurgir les danses qui l’habitent.
Dalila, performeuse et coach vocale, est née et vit en France. Son solo évoque des femmes « hors cadre » et le déracinement de l’une d’elle, née pendant la guerre d’Algérie et immigrée en France.
Mulunesh parachève ce paysage sensible. Elle crie son identité de petite fille née en Éthiopie, seul pays d’Afrique à ne pas avoir été colonisé. Son témoignage n’épargne rien des relations Nord-Sud, son corps exprimant magistralement ce dialogue entre l’intime, la mémoire et l’histoire, résumée dans l’énergie du krump.
La démarche de Betty Tchomanga est exemplaire en ce qu’elle parvient à dévoiler sans rien imposer, à parler de ce qui se joue au-delà de soi, à révéler en creux les histoires mêlées et les espaces possibles d’empathie, sans didactisme ni morale.