Ça se passe à Neauphle-le-Château dans l’intimité de la cuisine de Marguerite Duras, puis au manoir du Breuil en Normandie chez Françoise Sagan au petit matin d’une folle soirée au Casino, dans le tumulte de sa vie. On y croise Orson Welles, Billie Holiday, Juliette Gréco, Jacques Chazot et Jean-Paul Sartre. Avec pudeur et un plaisir franc, on entre dans leur intériorité. Les mots, l’œuvre littéraire, les films, l’alternance des silences et de la musique jazz jouée en live, donnent à leurs vies une résonance attachée à l’époque. Que l’on découvre ou non l’une et l’autre, on rit de la parole qui fuse à la vitesse de l’Aston Martin de Sagan, et pointe irrémédiablement l’envie de les (re)lire.
En leur donnant vie au plateau à travers de grands moments radiophoniques et télévisuels – avec Jacques Chancel dans Nuits d’encre lors de la sortie de L’Amant, dans Radioscopies, Apostrophes avec Bernard Pivot, interviewées par Laure Adler ou Denise Glaser – elles disent le désir, la passion amoureuse, la solitude, les addictions aussi, et l’écriture. Avec beaucoup d’humour et son jeu brillant, la comédienne Caroline Darchen crée le trouble : par la métamorphose des corps et une incarnation remarquable, elle tente d’atteindre une nouvelle perception d’elle-même et convoque une troisième femme pour sonder sa condition de femme.